jeudi 28 mai 2009

La traversee vers les Iles Vierges

Vent dans l’nez, houle dans l’nez, et voila t’es tout mouillé !
Il faut savoir que la mer a une fâcheuse tendance à vouloir nous engloutir lorsqu’on l’attaque de front. La vague se présente d’abord sous la forme d’une paroi alpine qu’il faut escalader avant de dégringoler de l’autre coté. Ca parait sportif, mais ce n’est rien à coté du fait qu’il faut ensuite se dépêcher de regrimper la deuxième vague avant qu’elle ne nous saute dessus. Pendant 36 heures Oteka a chevauché l’obstacle, prenant de larges bords pour lui offrir son flanc et préserver ses abattis. La route devait être directe, mais une certaine lassitude ayant gagné les statues de sel détrempé que nous étions devenus, nous avons fait route au sud pour une escale impromptue en République Dominicaine. Nous avons abordé les quais de la nouvelle marina de Puerto Plata à 11heures du soir après une arrivée sous l’orage et par 40 nœuds de vent dans la poire. Le chenal est du genre confidentiel : il manque 2 bouées rouges et le phare à éclat est inexistant. Il est bordé d’un mur immense dans lequel on a l’impression de venir s’écraser lorsqu’il émerge de l’obscurité telle une muraille infranchissable. Puis le chenal tourne vers un tas de cailloux masquant l’entrée du port. L’équipage d’Oteka n’étant pas nyctalope, Mapi tenait fermement le projo sur le trampoline pendant que Captain Pat menait son esquif d’une main sure vers notre salut. Nous avons été accueillis par un autochtone noctambule qui eut des émotions bien plus fortes que les nôtres en sautant à bord : le douanier avait peur du chat. Terrorisé littéralement par la placide Luna qui le fixait de ses yeux jaunes, il en a oublié de nous demander ses papiers. Tant mieux !

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